samedi 28 février 2009

II/ Développement du cancer des poumons chez un individu

On vient juste de voir que le risque de développer le cancer du poumon est plus élevé dans le milieu urbain. Dans cette partie, on va se demander si les agents polluants présents dans l’air sont à la cause du développement de la maladie dans l’organisme.


A) Généralités

L'air est un composé de 21 % d'oxygène, 78 % d'azote, 1 % d'autres gaz. Il nous est indispensable parce que l'oxygène que nous respirons est le carburant de la vie. Sa pureté est donc importante pour notre santé. L'air peut être pollué par des gaz et des poussières, rejetés par l'industrie, odorante, parfois dangereuse. Elle est présente toute l'année en milieu urbain : en hiver à cause des systèmes de chauffage, en été à cause du soleil qui fabrique des polluants à partir des gaz d'échappement des voitures. Elle est aussi présente à la campagne, apportée par les vents, et même au milieu des océans, dans les immenses nuages provenant de zones très industrialisées qui se déplacent entre les continents.



La respiration pulmonaire permet la transformation du sang désoxygéné qui vient du cœur, en sang oxygéné, qui y retournera pour être redistribué à l'ensemble du corps. Quand on est exposé à un air pollué, les particules fines passent par les fosses nasales ou la cavité buccale, puis la trachée pour atteindre les bronches des poumons comme à chaque respiration. Un obstacle mécanique dans les voies respiratoires peut empêcher l'air d'arriver dans les poumons en quantité suffisante. Ce peut être une tumeur obstructive au niveau de la trachée et des bronches principales.


B) La tumeur

Dans un tissu ayant terminé sa croissance (adulte), le rythme de division des cellules correspond exactement au renouvellement des cellules défectueuse ou mortes. On parle de cancer du poumon lorsque certaines cellules entrent dans un cycle de divisions excessives et non contrôlées.



Image 1 : Mécanisme de la division cellulaire chez un individu sain et malade





Image2: division cellulaire anarchique




Nous remarquons bien que les cellules cancérogènes se divisent rapidement (images 1 et 2) et qu’ils ne meurent pas comme les cellules normales (image 2).

Ces cellules devenues incontrôlables se multiplient rapidement et forment un massif de plus en plus volumineux constituant une tumeur maligne. Le développement de cette tumeur peut entraver le fonctionnement des poumons et entraîner des douleurs par compression de nerfs.



Représentation en coupe tridimensionnelle par tomodensitométrie d'un poumon présentant une tumeur.


C) La métastase

Une cellule normale finit par mourir au bout d'un certain nombre de divisons. Les extrémités de ses chromosomes sont en effet raccourcies à chaque fois; ce qui finit par provoquer sa mort. En revanche, les cellules anormales deviennent immortelles par l'action d'une enzyme, la télomèrase. A peine, les chromosomes de la cellule sont-ils raccourcis après une division que cette enzyme les rallongent. En effet, la cellule tumorale reçoit l'ordre de se multiplier intensément. Cet ordre est fourni par des messagers chimiques produits par la cellule qui peuvent être différents d'une tumeur à une autre.


Les cellules de la tumeur ne reste pas toujours toutes en place; certaines passent dans la sang, migrent, élisent domicile n'importe où dans l'organisme et sont à l'origine de nouvelle tumeur que l'on nomme métastases.

Nous voyons ci-contre ici une grosse tumeur, et quelques cellules métastasiques circulant dans un vaisseau sanguin pour aller vers d'autres parties du corps.

Les cancers des poumons se développent selon un long processus, caractérisé par une progression vers le phénotype invasif d'une ou d'un petit nombre de cellules "initiées"(ayant subie des altérations génétiques qui leur donnent un avantage prolifératif). Les agents atmosphériques carcérigènes affectent souvent les poumons (bronches) dans son ensemble et peuvent "initier" de façon indépendante les cellules distantes les unes des autres. Comme dans la plupart des cancers, les carcinomes bronchio-pulmonaires acquièrent au cours de leur développement une variété d'altérations génétiques ( mutations, amplifications géniques, pertes d'allèles, instabilité chromosomiques) et épigénétique (surexpression des gènes).


Bilan

La recherche de gènes modificateur d'un effet cancérogène est également importante à prendre en considération dans l'ensemble des recherches à mener pour améliorer la connaissance du rôle de l'environnement dans la survenue des cancers du poumon. Il est certain que tous les individus exposés à un même agent environnemental ( et pour un même niveau) ne présentent pas le même risque de développer un cancer. Il y a donc interaction gène-environnement.













Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire